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Le blog de Parasiel & Altair... une porte entre deux êtres qui ne font qu'un
12 octobre 2008

L'aurore Boréale

Elle apparût devant nos yeux dans toute la splendeur de ses sinuosités chatoyantes et tourmentées, embellissant la voute céleste de mille couleurs diaphanes. Puis le concert d'arabesques se brouilla, l'harmonie que nous présentait l'aurore s'estompa pour laisser place à un chaos de lignes incandescentes s'entrechoquant les unes les autres, toujours plus rapidement. La toile boréale, au début si cohérente, était à présent comme touchée par la folie et la rage, incapable du moindre agencement. Puis l'aurore se rapprocha et m'enveloppa, je vis les lignes de feu électrique traverser mon corps et mon Âme, je vis les étoiles s'entrechoquer et le ciel devenir Éden; Un vide empli d'une  lumière indescriptible et absolue se présenta devant moi, ou plutôt, j'étais en lui, en paix avec moi même et le reste de l'univers physique, c'est alors que la vision qui allait changer le cours de ma vie m'apparût.

La luminosité ambiante s'estompa pour progressivement laisser place à un noir d'encre qui, petit à petit, se parai d'étoiles lointaines et scintillantes. Ma vue s'accommodant a ce brusque changement d'atmosphère, je découvrit que j'errais dans le vide spatial, sans scaphandre ni réserve d'oxygène, car c'était avec mon Âme que je voyageais. J'étais dans notre système solaire et la terre ou mon corps devait sommeiller semblait déjà lointaine. Mars la sanguinaire me saluât  de sa main gantée de fer, elle était le sanctuaire de toutes les guerres des humains, ces milliers de batailles plus meurtrières les unes que les autres avaient empourpré son tablier avec le temps; elle était entouré de ses deux fidèles alliés, Deimos et Phobos.

Je m'éloignait encore, sans contrôler ma trajectoire, vers la ceinture d'astéroïde ou l'influence du soleil se faisait déjà moins sentir. Je traversais encore d'autre distances et découvrait le visage de nos lointaines planètes. Jupiter, Père aimant et sévère, rétablissant l'équilibre parmi les hommes de ses colères maintes fois légendaires. Saturne, l'équilibre du temps et gardienne de l'entropie. Uranus, composé exclusivement avec les ciels des autres planète et garante de ceux-ci. Neptune, Gardienne des eaux et de leur fureur.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les Âmes ressentent le froid. Pour ma part en tout cas, je le ressentait, un froid mêlé de peur, qui augmentait à mesure que je m'éloignait de notre soleil qui, à cette distance, paraissait presque comme une étoile lointaine. J'atteignis bientôt la ceinture de Kuiper, des cristaux de glace marquaient la limite de l'influence de notre soleil, derrière cette frontière il n'y avait que les ténèbres et les puissances de la négation . Les cristaux me parlaient, ou plutôt émettaient des ondes que je pouvais comprendre. L'un d'entre eux se ficha à l'intérieur de mon Âme éthérée, à l'emplacement du cœur, il me dit que cela me protégerai temporairement des ténèbres entre les étoiles, le temps d'atteindre mon but.

Non sans appréhension je traversais la frontière, me coupant peut être définitivement de mon soleil. Le cristal réagit aussitôt et se mit a briller, il me dit que pendant ses éons d'existence, il avait emmagasiné le peu de lumière solaire qui arrivait jusqu'à lui, donnant à ceux qui traversait les ténèbres une chance d'en sortir. J'errai au hasard, ne sachant pas quoi chercher, la peur me gagnait au même rythme que le froid qui se rapprochait progressivement du zéro absolu. Autour de moi semblait évoluer d'immenses créatures invisibles dont «j'entendais» les ondes, des choses agressives, brutales, semblant exécrer ma présence en ces lieux. De plus, j'avais la nette impression d'avancer de moins en moins vite par rapport à ma course effréné dans le système solaire. Je me souvint alors des quelques cours de physique de mon enfance, et surtout d'une phrase : «Le zéro absolu, l'entropie nulle, l'arrêt de tout mouvement.» Ils semblait donc que j'évoluais dans un environnement proche de cette température et dont les créatures qui m'entourait étaient les gardiennes.

Aucun point de repère dans cet espace enténébré, si ce n'est des étoiles lointaines que je ne reconnaissait pas. J'évoluais droit devant moi, l'éclat de mon cristal était de plus en plus faible et les monstres qui me suivaient se faisaient plus hardis, allant jusqu'à me frôler. Le désespoir m'envahit, je ne savais pas ce que je faisais ici, ni pour quelles raisons. J'étais condamné a l'obscurité, pourquoi? Je n'ai jamais été que quelqu'un de très ordinaire. Je rêvais de ma maison, de mes devoirs à la fac, de ma vie avant tout ça, je maudissais ma rencontre avec ma sœur, je la maudissait d'exister pour m'avoir plongé la dedans, dans cet endroit s'avérant pire que la mort.

Je ruminais ces noires pensées lorsqu'une particule me traversa, je repris doucement mes esprits et me rendit compte que les monstres étaient partis et qu'autour de moi se trouvait un amas de milliards de particules lumineuses voguant fébrilement sans ordre aucun, j'étais dans le nuage d'Oort.

Mes souvenirs me revenaient, le nuage d'Oort n'était qu'une supposition des scientifiques, jamais vraiment prouvée, l'endroit ou je me trouvait prouvait donc la véracité de cette supposition. Je baignait dans une chaleur réconfortante et recommençai à me mouvoir rapidement. A l'aise comme un poisson dans l'eau, je savais exactement ou je devais aller, sans savoir ce que je trouverais à mon arrivée.

J'atterris sur un météore, un rocher de la taille d'un immeuble, il m'attirait à lui et, ne pouvant résister, j'entrais dans les entrailles de la pierre. A l'intérieur y régnait un calme incroyable, le calme d'une puissance incommensurable en attente de quelques événements macrocosmiques. J'avançais encore un peu vers le cœur du vaisseau de pierre et y trouvait la source de ce calme. En l'exact centre de l'aérolithe se trouvait un être endormi, les mains croisées sur sa poitrine. Alors les choses se clarifièrent, l'être communiquait avec moi, ou plutôt il inscrivit au fer rouge dans mon Âme l'histoire qui nous liait. Cet ange reposant dans son sarcophage céleste s'avérait lié à moi sur le plan astral, il y a bien longtemps qu'il était endormi dans ce linceul de pierre et n'attendait que mon passage pour l'activer. Mon cristal se mit à briller de mille feux, abreuvé qu'il était des nombreux savoirs de cet être, puis ma tête se mit à résonner d'un nom, «Parasiel».

Alors que ce nom était gravé dans tout mon être, une splendide décharge d'énergie pure parti du météore, le faisant voguer à grande vitesse en direction de la terre. Il mettrait sans doute plusieurs siècles à parvenir jusqu'à mon moi physique, mais la sommes de ses expériences contenues dans le cristal m'aiderait à préparer mes futures apparitions de chair à l'arrivée de Parasiel, mon corps astral, afin que nous ne fassions qu'un. Je quittais mon second moi le cœur gros mais impatient des nouvelles choses que j'allais découvrir par le biais du cristal.

L'insouciance me fît quitter le nuage d'Oort sans même penser aux ténèbres que j'allais devoir affronter pour la seconde fois et sans même m'en rendre compte, je ralentissais ma course progressivement, jusqu'à enfin m'apercevoir que j'étais suivi.

Une créature de la négation, cthulhienne et immense comme une ville semblait se rapprocher inexorablement. Je me rendis compte qu'en fait de se rapprocher, cette horreur ne bougeait pas mais grossissait pour me happer. Ma course, ralentie comme dans un rêve fini par s'arrêter définitivement. Il était impossible pour moi de faire le moindre mouvement, la créature ayant fait cesser toute entropie autour de moi. Dans la peur et le froid, je m'abandonnais à cette monstruosité, toute résistance était inutile.

J'acceptais mon sort, je fis mes excuse à ma famille d'accueil ainsi qu'à celle que je n'ai jamais connu, je m'excusait aussi auprès de ma sœur de ne plus être là pour elle. Alors que le kraken allait faire de mon Âme un néant, une voix lointaine et familière se fit entendre et mon cristal se mit à briller. C'était la voix de ma sœur Altaïr qui me disait de tenir bon, étant complètement paralysé, je ne pouvais voir que la créature qui à présent était de la taille d'une lune. Mais la voix de ma sœur se fit plus forte dans ma tête à mesure que mon cristal s'illuminait encore, puis je la vit passer devant moi, une pierre lumineuse fiché dans son cœur à elle aussi.

La créature émit le son le plus terrible que je n'ai jamais entendu, c'était un son à mi-chemin entre un hurlement démesuré et le craquement d'une immense structure en métal. Encore aujourd'hui je m'en souviens parfaitement et ce son me fait froid dans le dos. Les ténèbres furent chassé par la puissance de ma sœur allié à la mienne, ainsi que celles de nos cristaux. L'atmosphère autour de nous avait retrouvé son indescriptible lumière, puis nous fument renvoyés dans nos corps respectifs. Cette épreuve m'ayant fatigué au plus haut point, je dormis trois jours et trois nuit, avant de reprendre conscience sur le plateau ou nous avons campé le soir de cette expérience. Nos cristaux sont toujours là, en nous, et nous avons appris beaucoup sur nous même et sur les choses qui nous entourent depuis.

Cette expérience, ma sœur l'a vécue d'une autre manière et dans d'autres endroits, il n'y a que devant le kraken que l'on s'est retrouvés, elle est assez timide mais peut être qu'un jour elle vous livrera ce qu'elle a vécue.

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